lundi 28 avril 2014

Lemmy pour les dames (1962)




La première fois que j'ai vu l'acteur américain Eddie Constantine, c'était au cinéma dans son premier grand succès : La môme vert de gris (1953).
Le film de Bernard Borderie surfait sur l'engouement du public pour le polar américain qui déferlait sur les écrans depuis l'après guerre.

Aucun ingrédient ne manquait pour faire illusion dans cette production française. La photo noir et blanc si typique des séries B, la femme fatale, le trafiquant mafieux, les bagarres et l'agent justicier du FBI, Lemmy Caution.
Eddie Constantine, reprit le rôle dans plusieurs suites dont Lemmy pour les dames (1962) toujours sous la houlette de Borderie et avec votre hôte.
Borderie était un homme charmant et plein d'humour. Nous nous étions croisés lors d'un diner. Il m'avait promis un rôle dans son nouveau film. Un petit rôle, celui de Claudia.

Synopsis
En vacances sur la Cote d'Azur. Lemmy Caution fait la connaissance de plusieurs jeunes femmes dont trois sont les épouses d'importants diplomates. L'une d'elles, Claudia après avoir provoqué une bagarre, est découverte mourante par Lemmy au rendez-vous qu'elle lui avait fixé, au pied d'une falaise. Une bande de magnétophone trouvée à ses cotés annonce son intention de suicide. Lemmy, apprend bientot qu'une autre amie est morte noyée six ans auparavant. Mais à mesure qu'il pénètre le mystère qui semble lier ces aimables personnes, Lemmy se trouve en butte à des menaces et des dangers croissants. Il sent que, tout en semblant vouloir lui éviter le pire, les amies cherchent à l'orienter sur de fausses pistes. Sont-elles des victimes ? Mais Lemmy garde la conviction que l'une des femmes est complice du maître-chanteur qui, connaissant le secret des amies (secret qu'elles ont enfin révélé à Lemmy) les contraint à lui livrer des renseignements obtenus par l'intermédiaire de leurs maris. ( Source: Unifrance )



De gauche à droite:  Avec Françoise Brion, Claudine Coster, Eliane D'Almeida 

J'étais ravie de retrouver les plateaux français après toutes les comédies italiennes que je venais d'enchainer. 
Borderie me demanda de jouer avec l'accent italien. Ce n'était pas un problème pour moi.
L'autre impératif plus délicat fut de conduire une automobile. Mon expérience se limitait
à la conduite d'une jeep à la campagne. Je pris donc quelques leçons afin de donner l'illusion d'une parfaite maitrise au volant durant les scènes prévues à cet effet.

Nous tournions sur la côte d'Azur. Le restaurant "La maison des pêcheurs" était devenu le quartier général du casting du film.
Je partageais l'affiche avec d'excellentes comédiennes comme Françoise Brion, Eliane D'almeida et Claudine Coster.

Armand Thirard, le chef opérateur avait beaucoup de mal à retenir nos noms lors des mise en place. Il prit l'habitude de nous désigner par un élément distinctif de notre tenue. Il me baptisa La plume noire durant tout le film bien que je n'en porta aucune. J'avais, cependant une coupe de cheveux bruns très courts qui pouvait faire penser à des plumes de jais.

L'époux de Claudine Coster, Robert Manuel était sociétaire de la Comédie française. Il vint la rejoindre sur les plateaux de tournage. Un homme érudit et plein de verve que j'appréciais beaucoup, un fantastique conteur. Il captivait l'équipe avec ses innombrables anecdotes sur Sacha Guitry et le théâtre français.

Avec Eddie Constantine

Eddie Constantine était un homme courtois mais peu bavard. Quelqu'un qui gardait ses distances en dehors des prises. 
Lors de ma dernière scène avec lui, Lemmy Caution trouve Claudia morte au bas de la falaise et décide de porter sa dépouille. Bien que la scène fut dramatique, il m'en reste un souvenir amusé. Nous dûmes en effet refaire la prise plusieurs fois car l'agent du FBI éprouvait des difficultés à me soulever. Le sol sableux n'offrant pas une stabilité suffisante pour accomplir cette périlleuse cascade, une chaise habilement camouflée lui servi d'appui pour parvenir à soulever le corps du délit !

Je retrouverai Eddie Constantine dans 
"Nick Carter va tout casser"d'Henri Decoin mais ceci est une autre histoire...


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